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Au service de la vérité, des textes qui vous sanctifient...
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25 mai 2017

Embrouilles des dieux amoureux (nouvelle complète)

Suite à l’échec de l’initiation de Philippe à la méditation transcendantale, Tonton Sammy enquête sur les dessous cachés du yoga. Alors qu’il entame sa recherche, son esprit guide se met en avant et lui offre son assistance. Le scénario se déploie entre deux mondes et s’achève brutalement. Au bout du compte une question subsiste : un esprit guide peut-il conduire son protégé dans la vérité ? 

Du suspense à profusion à la gloire de Dieu.

Embrouilles des Dieux Amoureux, Nouvelle complète

Trouvez le lien de téléchargement PDF en fin de page.

Début de la nouvelle

Nous étions dimanche et c’est avec trépidation que j’avais attendu ce jour. L’initiation était prévue pour dix-huit heures et trente minutes. Pour l’évènement, le centre avait reçu une grande toilette. La salle était décorée de fleurs et de nouvelles nattes étaient étalées, ce qui donnait un aspect nouveau à la salle. 

Les initiations commencèrent comme prévu. Puis vint mon tour ; il était dix-neuf heures et vingt-cinq minutes. Tonton Sammy, notre professeur habituel était ce jour-là l’assistant du gourou qui était venu de l’Inde, principalement pour l’événement. Cet homme s’appelait Maître Maheshi. 

Je fus donc appelé à l’extérieur. Gourou Maheshi était assis sur une grande natte, un peu à l’écart. Peu de rayons de l’ampoule extérieure du bâtiment atteignaient son emplacement. Il était assis en tailleur et Tonton Sammy m’indiqua de m’asseoir en face de lui, en tailleur aussi. Pris de doutes, je priai intérieurement : « Seigneur Jésus, je n’ai pas tellement confiance en cet homme, je me remets à toi. J’espère qu’il est là pour le bien. » Il joignit les deux mains et s’inclina ; je fis pareil. Il pointa son index droit sur mon front et se mit à réciter des paroles dans une langue que je ne comprenais pas.

initiation-de-philippe-nouvelle littéraire chrétienne-embrouilles des dieux amoureux

Après trois minutes environ, il se mit à trembler. Son torse nu et gras suait à grosses gouttes et je le regardais, interrogatif. M’attendant à ce qu’il me dît mon nouveau nom, il se mit à crier : « A bah ! A bah ! A bah ! » Et pendant qu’il disait ces mots, il oscillait sa tête, droite-gauche, gauche-droite comme pour dire soit : « Non-non, » soit : « Je ne comprends pas, » soit : « Je ne veux pas. » Tout d’un coup, il retira sa main et dit des mots violents, des jurons on dirait. En disant ces mots, il reculait vers l’arrière comme si apeuré par quelque chose ; finalement, il se retrouva hors de la natte avant de se ressaisir. 

Tonton Sammy qui observait joignit les deux mains et s’inclina. Il me prit par la main, m’aida à me relever et me ramena vers les autres à l’intérieur.

Mon suivant sortit, mais revint aussitôt avec Tonton Sammy qui informa :

― Les initiations sont suspendues pour ce soir, le maître s’excuse et vous prie de vous apprêter pour le dimanche prochain.

― Et ceux qui jeûnent depuis une semaine, ils font quoi ? lança un jeune dans la salle.

― Tout à l’heure son calendrier était très chargé et il devait partir demain. Philippe dis-nous ce qui s’est passé. Il poussait des cris bizarres avec toi ; dis-nous, dit le second intervenant.

― Le maître a des problèmes et il veut voir clair. Les maîtres se dépassent, interrompit un troisième.

― Quels maîtres qui se dépassent ? Il n’y a rien à comparer ici. Jésus, c’est le sommet et c’est Philippe qui a tort, reprit le second.

― Je suis d’avis que Maheshi n’y est pour rien, c’est Philippe ; s’il aime Jésus tant que ça, il n’a qu’à rester à l’église ! Nous faisons quoi maintenant ? reprit le premier jeune maintenant fort mécontent.

― Toi-même Philippe, qu’est-ce que tu cherches ici ? demanda Monsieur Bita. Nous sommes des chrétiens de nom, mais toi tu es fidèle et tu fais les choses de Jésus, tu cherches encore quoi ? Nous, on est là parce qu’on n’a pas le courage et la patience de suivre Jésus, c’est lui le vrai maître et tout le monde le sait.

« C’est lui le vrai maître et tout le monde le sait ! » La réflexion de Monsieur Bita me bouleversa. 

Je pratiquais assidûment le Hatha Yoga depuis bientôt six mois et personne ne m’avait rien dit de son caractère sectaire. Je le faisais en cachette et n’avais recherché le conseil de personne. Le fallait-il ? J’avais lu des affiches indiquant les avantages du yoga dans l’acquisition de la maîtrise de soi, dans la gestion des peurs intérieures et je m’étais lancé sans précautions encombrantes. Ce que j’espérais avoir, je m’étais investi pour l’avoir. Le gourou Maheshi venait de me désillusionner.

Le même soir, j’allai vers le responsable du Groupe Biblique des Elèves et Etudiants du Campus. C’est alors qu’il m’expliqua clairement la contrariété entre la doctrine du karma et la vie éternelle telle qu’offerte par Jésus-Christ. C’est alors qu’il démontra la supériorité du Saint-Esprit sur l’esprit guide auquel Gourou Maheshi comptait me livrer. 

La vérité me choqua. Constatant ma peine, Tonton Jo, le responsable du Groupe Biblique, me prêta une brochure : Le Maître Jésus-Christ et les Maîtres du Yoga. Je la parcourus toute la nuit. Dès les premières heures du lundi, je la photocopiai et courus offrir un exemplaire à Tonton Sammy. 

(C’est Tonton Sammy qui parle)

Je pris deux jours de jeûne et demandai à Dieu de m’indiquer celui qui avait vraiment raison. L’initiation de Philippe m’avait troublé. L’attitude du gourou Maheshi était des plus décevantes. Je m’attendais à voir un homme parfaitement maître des circonstances et son échec devant Philippe causa un choc en moi. Je devais repenser, et rapidement repenser mon engagement comme professeur de yoga. Je devais reconsidérer mes aspirations de futur maître. 

Je lus et relus la brochure de Philippe et pour me convaincre que le document n’était pas gratuitement contre le yoga, j’achetai une bible le mercredi qui suivit et m’efforçai de lire les paroles du Christ dans le Nouveau Testament. Mon choc fut grand. Toutefois, je n’abandonnai pas. J’étais déjà à ma dixième année de pratique. Je n’étais plus à mes débuts pour bâcler un engagement qui m’avait déjà coûté temps et investissements. Surtout que mon voyage pour l’Inde était en préparation.

Je résolus d’échanger avec l’encadreur de Ngoaki. Je le rencontrai dans la soirée du  même mercredi. Il me reçut chaleureusement, joignant ses deux mains et s’inclinant comme nous avions habitude de nous saluer. Je lui fis part de l’évènement du dimanche au centre d’Assib. Tout naturellement il me répondit :

― Et alors, ça arrive ! Il se peut que le gourou n’ait pas le niveau, qu’est-ce que tu veux. L’incompétence se rencontre dans tous les métiers !

― C’est un vieux, c’est un sage, comment peux-tu parler si négligemment ? reprochai-je.

― La vieillesse ne fait pas la sagesse, la vieillesse ne fait pas la compétence non plus. Il se peut qu’il ait encore beaucoup à apprendre.

― Mais c’est le même gourou Maheshi qui conduit les initiations depuis maintenant cinq ans ! insistai-je.

― Et alors ? rétorqua mon collègue. S’il dort sur ses lauriers, tant pis pour lui. Qui n’avance pas recule.

La réactivité du collègue cassa mon élan. Pendant un instant, je dus reconsidérer mes lectures des deux jours. 

― Sais-tu que Jésus-Christ donne gratuitement la vie éternelle à ceux qui suivent Ses enseignements ? demandai-je.

― Où est le problème ? demanda-t-il. Ceux qui veulent suivre Jésus vont à l’église, ceux qui veulent suivre Bouddha viennent au club, quel est ton problème ? 

― Mon problème ? Je viens de me rendre compte que la doctrine de Jésus-Christ est contradictoire à celle de Bouddha et que bien de choses que nous enseignons sont opposées, répondis-je.

― Par exemple ? 

― Le salut de Jésus-Christ est gratuit et totalement gratuit pour ceux qui le lui demandent. Alors que pour nous, nous devons travailler dur, faire des exercices. Faire monter l’énergie sexuelle de chakra en chakra, passer par des initiations, supporter les enseignements des esprits guides inconnus supposés nous conduire vers la fusion cosmique. Laquelle fusion n’est possible qu’à celui qui réussit à s’émanciper de la roue des réincarnations… oscillant la tête dans un mouvement contestataire, nous avons l’air des esclaves à côté de ceux qui suivent le Christ.

― Tu fais pitié. Apparemment tu ne sais pas ce que tu veux. Tu veux le beurre et l’argent du beurre ; voilà ton problème. Tout ce que tu dis, nous le savons bien et je suis étonné que tu viennes me débiter tes découvertes.

― Tu sais donc que la doctrine de la réincarnation est fausse ? demandai-je.

― Et quoi donc ? Si tu veux le Christ, pourquoi ne vas-tu pas les dimanches à l’église ? Je te le demande encore. Tu ne peux vouloir l’ésotérisme et le Christ. Sauf si tu es fou et stupide, répondit-il.

― Mais où est le problème ? Expliques-toi un peu, demandai-je.

― M’expliquer ? C’est toi qui viens avec des découvertes et c’est à moi d’expliquer ! Va-t-en avant que je m’énerve, dit-il.

― S’il te plaît, insistai-je.

Après un temps de silence, il dit :

― Esotérisme, c’est chercher dieu en soi, par des techniques et le soutien des esprits guides ; c’est développer l’énergie sexuelle et la faire circuler en soi ; c’est aussi apprendre à vivre les extases sexuelles. Je ne t’apprends rien ici puisque tu connais bien ces choses ; tu es de la boite ! Quant au christianisme, tu peux mieux expliquer, du moment que tu lis maintenant la Bible.

Je restai cependant curieux de sa connaissance du christianisme. Que savait-il vraiment du Christ ? Bluffait-il ou en savait-il quelque chose ? Sa provoque attisa mon intérêt et je voulus me fixer sur sa connaissance de la doctrine chrétienne. 

― Que sais-tu de la doctrine de Jésus-Christ ? demandai-je.

― Dis-donc, va voir ailleurs. J’ai à faire, répondit-il.

― S’il te plaît, je veux connaître la différence entre les deux. Je m’en vais après ta réponse, insistai-je.

― Quelle réponse ? Tu es le dernier des ignorants, voilà ! Le yoga n’interdit pas la Bible ; va la relire, répondit-il.

― S’il te plaît, dis-moi ce que tu en sais puisqu’on y est, insistai-je embarrassé.

Il me regarda d’un air réfléchi et dit :

― Si tu crois au Seigneur Jésus, Il te donne le Paradis, à condition que tu suives tous les jours les Saintes Ecritures. Avec le Christ, oublie le travail sur l’énergie sexuelle, les pasteurs vont te dire que c’est de la magie blanche. Nous cherchons Dieu en chacun de nous, le Christ révèle Dieu à ses adeptes, là est la grande différence. Les chrétiens sont limités par ce que le Christ leur révèle de Dieu, nous avons dieu en chacun de nous et nous le développons… l’adorons… dévelop... et puis tu m’énerves avec tes questions.

Mon collègue était confus à mesure qu’il avançait dans ses explications, il était convaincant cependant.

Avant de m’en aller, je risquai :

― Qu’as-tu gagné depuis toutes ces années que tu pratiques le Tantra Yoga ?

― Des extases de qualité et tu ferais bien de virer au Tantra, répondit-il fièrement.

― Quelqu’un m’a déjà averti que le Tantra Yoga était dangereux et exigeait beaucoup de prévenances et de précautions…

― T’inquiète, interrompit-il. Quand tu es prêt, je vais te former ; tu m’en donneras des nouvelles.

Je quittai le collègue, déterminé à aller loin dans la compréhension. Agacé par mes nouvelles découvertes, je retournai chez moi, rentrai dans ma chambre et refermai la porte. Je fis mes ablutions avec empressement et voulus engager une méditation. Je n’eus pas besoin d'efforts pour plonger dans les visualisations ; mon esprit guide vint immédiatement et une discussion s’engagea  aussitôt. Il avait l’air agité et préoccupé. Il me dit :

― Je vois que tu as maintenant beaucoup d’intérêt pour Jésus. Je suis venu te donner mes conseils comme à l’habitude.

Je voulus lui poser des questions sur la véracité de la réincarnation et des karmas. Il me devança disant :

― Je vais arranger une rencontre entre Jésus et toi, pour te montrer que tu n’as pas besoin de l’église ou de la Bible. Tu sais, Jésus est le sauveur de tout le monde et n’est pas le sauveur des chrétiens seulement.

Je l’écoutai, naïf et curieux. Ne disait-il pas que Bouddha était son maître ? Comment donc me parlait-il de Jésus plutôt que de Bouddha ? J’acceptai l’offre, curieux du lien qui m’était inconnu entre mon esprit guide et Jésus-Christ. Je suspendis la méditation et revint à la réalité. Telle que la scène s’était présentée, je savais qu’il fallait prendre les choses au sérieux. « Il se pourrait que des choses se passent, » estimai-je. Je restai suspendu sur la scène de l’initiation de Philippe, les questions sans réponses étaient nombreuses.

Au moment du coucher, je récitai quelques « mantras chrétiens » et m’endormis. Aux environs de deux heures et trente minutes, je fis une rencontre peu commune. La scène ressemblait à la réalité. L’homme que je rencontrai était beau de figure, de race blanche on dirait un juif, ses cheveux étaient noirs comme ceux des hindous. Il me tendit les bras et m’invita à l’embrasser. Sous son étreinte, je sentis tout ce qu’on peut dire de l’affection. L’étreinte était confortable et rassurante. Au bout d’un moment, il me regarda dans les yeux et me dit : « C’est bien d’aimer la vérité. Tu fais bien de me chercher et c’est pourquoi je suis venu à toi. »

Nous étions dans une salle immense. La hauteur de la salle pouvait atteindre 25 mètres et sa surface 3000 m². La salle ressemblait à un temple. A l’autel, il y avait à l’angle du côté droit une statue du Bouddha. Au centre de l’autel, un trône et un canapé. Le trône et le canapé formaient un grand obtus de plus de 160°. Il m’invita à m’asseoir sur le canapé et s’y assit aussi.

― Tu es un dévot que j’apprécie particulièrement, lança-t-il. Je tiens à te féliciter pour tout ce que tu as fait avec ton guide. Tu as beaucoup de chance de me voir et ta vie va changer après cette rencontre.

― Merci pour la rencontre, répondis-je.

― Je suis là pour répondre à tes inquiétudes. Ton guide t’a parlé de moi et tu peux me poser toutes tes questions.

J’étais ému, émerveillé et préoccupé par ce que je vivais. Je posai ma question :

― La réincarnation, la vie éternelle qui a raison ?

Silence. La réponse se fit attendre. Il sourit et me dit : 

― As-tu une autre question ? 

― La Bible dit de fuir l’adultère, la fornication, et l’homosexualité, alors que mon guide ne trouve en ces choses que des expériences naturelles utiles à l’accomplissement de soi ; qui a raison ?

Son silence se fit encore présent. Je voulus poser la question sur l’initiation de Philippe ; il me devança : 

― Continue de lire la Bible, tu verras qu’il n’y a pas de contradiction, l’homme est sauvé par la foi et non par les œuvres et les Ecritures le disent bien. Si quelqu’un veut obéir à la loi, il doit obéir à toute la loi, ton guide n’a pas tort ; c’est une question d’interprétation.

« C’est une question d’interprétation, » m’entendis-je prononcer à haute voix. 

J’étais maintenant réveillé. Il n’était pas encore trois heures du matin et je résolus de lire la Bible. Je me levai et me dirigeai vers le salon où ma Bible était restée. J’ouvris la porte donnant au salon et allumai. L’imprévisible me surprit et je sursautai. Mon corps tout entier se mit à trembler follement. Mon esprit guide était là – du moins celui que j’avais habitude de voir dans les visualisations et dans les rêves. Il était là, assis dans un fauteuil. Il me regarda tendrement et me dit :

― Tu ne vas pas lire ce livre.

Je le regardai, dubitatif et étourdi. « Que se passe-t-il ? » « Comment est-il là et comment sait-il ce que je viens prendre ? » La peur scella mes lèvres et je me sentis sans protection. Constatant mon effroi et mes tremblements, l’homme-esprit se fit doux. C’était ma première fois de le voir physiquement.

― Tu sais que je t’aime et ne peux te donner de mauvais conseils, annonça-t-il. Retourne te coucher et tout va bien se passer. Ne t’inquiète surtout pas. Tu sais, nous devons préparer ton voyage pour l’Inde et de meilleures surprises t’y attendent.

― Jésus vient de me conseiller de lire la Bible, ripostai-je.

― Oui, mais il se fait tard, n’oublie pas tes cours de demain ; conseilla le guide. Tu as besoin de repos. N’oublie pas la suite des initiations du dimanche prochain. Tu dois aller te reposer, ajouta-t-il.

― Parlant d’initiation, que dis-tu de celle de Philippe, puisque tu sembles tout voir.

― Mêle-toi de ce qui te regarde et laisse Maheshi gérer ses problèmes. Mon enfant, reprit-il, va te coucher. Sois gentil comme d’habitude et je te ferai connaître les meilleures expériences extatiques.

A ses paroles, je sentis le désir sexuel envahir tout mon être et je dus baisser la tête. Je n’avais pas de sous-vêtement et le soulèvement de mon short me mit mal à l’aise. L’homme esprit se leva, dans le même élan envoûteur, se mit à s’approcher et je dus fuir dans la chambre. Il m’avait devancé dans le lit et se déshabillait en strip-teasant.

J’étais terrorisé.

Arrogant et impétueux, l’esprit-guide était provocateur et lubrique dans son langage.

― Pourtant, je suis là chaque jour, chaque nuit, pourquoi as-tu peur aujourd’hui ?

Mon effroi grandissait et je ne savais de quel côté donner la tête. Ma pensée courait, trébuchante à chaque pas. Troublé et agité, je le défiai disant : 

― Jésus-Christ était plus doux que toi.

Manifestement, la comparaison ne plut pas à l’esprit guide qui sauta du lit, me saisit le cou par sa main droite et me dit :

― Gare à toi si tu oses une autre comparaison ; tu as choisi ton camp et tu dois assumer.

Il me souleva et me jeta contre le mur avant de s’en aller. 

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Je restai assis, adossé au mur. La douleur était présente dans mon genou droit. Je l’avais heurté sur le bord de la commode avant de retrouver le sol. 

Soulagé de la fin du cauchemar, mon cœur resta cependant captif de la peur. Je tremblais de tout mon corps et l’alternative des pleurs me sembla ridicule. Je devais assumer le choix de mon camp, me l’avait-il indiqué.

Le matin me surprit. C’était jeudi et j’avais dormi assis. J’avais cours à dix-huit heures et trente minutes et ma journée était devant moi. Je fis un raisonnement bien simple : « Si Jésus lui-même m’a demandé de lire la Bible, ce n’est pas l’esprit guide qui m’empêcherait. Dans le monde spirituel, il y a respect de la hiérarchie et mon guide doit obéissance au Christ. A supposer que je lui doive obéissance à mon tour, il était tard hier soir et maintenant, je suis libre. 

« Du moment que sa mission est de m’accompagner vers la croissance en spiritualité, il est logique que je continue avec la doctrine du maître Jésus. Il nous a mis en contact et je ne vois pas de raison qu’il s’oppose au conseil de Jésus. Le camp de Jésus c’est lequel, son camp c’est lequel, mon camp c’est lequel ? Ne m’a-t-il pas annoncé que Jésus est le sauveur de tous ? »

Convaincu par la justesse de mon raisonnement, je résolus de lire la Bible. Redoutant l’apparition soudaine de mon guide comme ce fut le cas dans la nuit, je priai Jésus, pour la première fois disant : « Jésus, protège-moi et fais que rien ne m’empêche l’accès de ta Bible ; je tiens à comparer les doctrines et je sais que tu veux m’aider. »

Je me mis à lire les Saintes Ecritures, avec avidité et avec grand intérêt. Au fil des paragraphes et des pages, mes tremblements et mes peurs disparurent et la révolte prit le relais. La doctrine de Jésus était bien plus simple, plus adéquate à la vie contemporaine : « Quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur… »

« Si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. »

« Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. »

La colère m’enflamma quand je tombai sur : 

« Je suis le bon berger, le bon berger donne sa vie pour ses brebis ; mais le mercenaire, qui n'est pas le berger, et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite. »

L’esprit guide m’avait frappé contre le mur, et je n’avais pas encore digéré. Je constatais par la lecture de la Bible que Jésus ne ferait jamais pareille chose. L’esprit qui m’avait piégé faisait usage lascif de mon corps ; Jésus quant à lui disait que la convoitise sensuelle mentale est déjà péché. Mon cœur s’éprit d’un grand respect pour Jésus et pour Philippe et je commençai à entrevoir la puissance de Jésus comme celle qui avait bloqué Maheshi.

J’arrivai au club peu avant dix-sept heures et voulus méditer aussitôt. Je fis rapidement le nettoyage, installai les nattes et me mis en posture tailleur. 

Je ne pus me concentrer. Je ne pus réciter mentalement les mantras. Je ne pouvais m’empêcher de comparer les doctrines. Ma colère était elle aussi au menu. Mon temps qui me semblait avoir été perdu, des personnes et des foules que j’aurais égarées, tout ceci me révoltait.

Mes élèves vinrent comme à l’habitude. Malgré tous mes efforts de concentration, mon esprit resta distrait et mes propos incohérents. La culpabilité me frappait la conscience ; la soumission aveugle de mes élèves ajoutait à mon énervement ; ma gêne se fit grande et je dus arrêter le forcing, après une demi-heure environ. 

Monsieur Bita, un de mes élèves demanda :

― Et le gourou Maheshi, est-il encore là ?

― Si. Va au siège de l’Association pour la Paix et tu le verras, répondis-je.

― Pourquoi donc n’avez-vous pas rappelé la suite des initiations du dimanche ? demanda-t-il.

― Il y a encore la séance du samedi, il n’est pas tard. Merci pour la remarque, répondis-je.

Je me sentis lâche. En fait, j’avais simplement oublié. 

Inspiré par sa préoccupation, je sollicitai Monsieur Bita pour une visite à Maheshi. C’est une politesse à laquelle j’avais manqué depuis le dimanche. Il accepta. 

Du club, nous nous dirigeâmes vers l’Association pour la Paix. Nous trouvâmes le gourou en pleine méditation au coin du jardin. Il était imperturbable et nous dûmes reporter la visite au lendemain.

J’arrivai chez moi dans les vingt heures. L’esprit était-là, assis à la véranda. Je constatai que Monsieur Bita ne le voyait pas et m’efforçai de l’encourager à rentrer directement chez lui. Ce qu’il accepta sans discussion. Le voyant partir, l’esprit guide se mit à rire :

― Ha ! ha ! ha ! ha ! Le bœuf va droit pour la boucherie et ne s’en rend pas compte. Chose stupide. Ha ! ha ! ha ! ha ! Ça ne vaut vraiment pas la peine. Idiot et lâche tu es, tu n’as pas écouté mes conseils !

A ses derniers mots, le rire n’était plus sur le visage de l’esprit. Il ouvrit la porte et m’invita à rentrer. Je voulus fuir, mais me retrouvai à l’intérieur malgré moi.

― Tu veux aller où, dis-moi ? me dit-il d’un ton doux. Ne sais-tu pas que nous sommes mariés ? Ne sais-tu pas que ton corps est mon temple et que tu ne peux me fuir ? Mon doux bébé, qu’as-tu donc ? Ne sais-tu pas que c’est moi ton dieu ? Ne comprends-tu pas que c’est moi qui t’aide et t’assiste à développer tes chakras ? Et tout le plaisir que je te donne, n’est-ce pas moi qui te le donne ? Pourquoi donc me désobéir ? Tu m’appartiens et je te donnerai tout ce que tu veux, à condition de cesser ces lectures bizarres que tu fais.

Je voulus parler mais me ressaisis. L’esprit guide reprit :

― La doctrine est avec mon fils Maheshi. Ouvre les yeux. Il m’est entièrement consacré, au point de ne pas chercher quelconque mariage. Il m’obéit au doigt et à l’œil et regarde, il vit paisiblement et je prends si bien soin de lui, de jour comme de nuit. Il ne manque de rien. La nourriture, je le nourris. Les extases, je le satisfais.

― Et la vie éternelle, tu vas l’incarner dans quoi ? demandai-je.

― La vie, hummm, je t’aime comme tu vois…

A ce niveau, il engagea des caresses et je dus l’interrompre par mes remarques :

― J’ai lu aujourd’hui dans la Bible que Dieu ne supporte pas l’homosexualité, or c’est avec ça que tu pervertis tous ceux qui te servent !

A mes remarques, il s’éloigna et se mit à menacer :

― Voilà la laideur de ces gens ! A peine que tu as lu que tu commences à me torturer ! Hééééééé ! Voilà pourquoi je t’ai interdit ce livre là ! Maintenant tu me critiques. Depuis toutes ces années, nous étions bien et maintenant, tu me critiques. Moi qui t’ai éveillé aux plaisirs les plus profonds, moi qui t’ai enseigné des sensations que beaucoup à ton âge ignorent, moi qui t’ai mis en contact avec Jésus, maintenant tu me critiques !

― Parlant de Jésus, pourquoi t’opposes-tu aux conseils qu’Il m’a donnés ? Pourquoi t’opposes-tu à ses Ecrits ? Qui es-tu donc ? demandai-je à l’esprit.

― Je suis celui qui doit te guider vers ton grand maître, je dois prendre soin de toi et te préparer pour ton mariage du mois prochain. Tu sais, la Bible même parle des noces de l’Agneau, tu vois donc que je connais bien les Ecrits du Grand-Maître, expliqua-t-il.

― Jésus est doux et humble de cœur, il ne m’aurait jamais frappé et humilié comme tu l’as fait la nuit dernière. Je ne t’aime plus, dis-je.

L’esprit-guide après un soupir de malaise, se ressaisit :

― Tu sais, même le Grand-Maître châtie bien ceux qu’Il aime. Comprends que c’est mon grand amour qui a fait ces choses.

― Tu mens, rétorquai-je. Tu m’as indiqué la nuit dernière que j’avais choisi mon camp ; lequel choix je devrais assumer. Tu te comportes comme les esprits méchants que j’ai lus dans la Bible.

― Encore ce livre ! Tu m’énerves ! cria l’esprit guide. 

Après ces mots, l’esprit se ressaisit. 

― Tu sais, reprit-il, tu m’appartiens et tu es à moi. Tu dois être sage et faire tout ce que je te dis. Tu ne dois pas me contrarier ; c’est moi ton guide et tu m’es consacré, entièrement consacré.

A ces mots, l’esprit entreprit de s’approcher. Je fus saisis de peur et me souvins comment les disciples s’adressaient aux esprits impurs.

― Je te chasse au Nom de Jésus, lui dis-je.

L’esprit guide fut saisi de colère et de tremblements et changea immédiatement d’apparence. En peu de temps, il mit le salon sens dessus-dessous. Il projeta contre moi tout ce que sa main trouvait. 

Les voisins, alertés par mes cris et par le vacarme accoururent. Dès qu’ils ouvrirent la porte, l’esprit devint calme et cessa d’agir. Les autres ne le voyant pas, s’approchèrent de moi pour savoir ce qui se passait.

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― S’il vous plaît, ça va, leur dis-je. Rentrez chez vous et ne revenez pas, même si vous entendez d’autres bruits. 

― Oui mais, nous sommes entre voisins ! raisonna celui qui s’était approché de moi.

Aussitôt qu’il eut parlé, il reçut un coup violent dans le dos et dut s’enfuir en criant. Mes autres sauveteurs apeurés sortirent aussi et tous se tinrent dans la cour. C’est alors que j’entendis quelqu’un du dehors se moquer disant : « Il est rentré dans la secte et maintenant, il paye le retour ; tout se paye ici-bas. » Dans un accès de colère, le voisin qui venait de s’enfuir déclara à haute voix : « Esprit impur, je te lie au nom de Jésus ! » 

A sa déclaration, l’esprit fut immobilisé ; il resta coincé dans son aspect hideux et répugnant. Constatant ce qui venait d’arriver, je sortis, fermai la porte, remerciai les voisins pour leur secours et m’en allai. Je devais trouver du secours. Je résolus d’aller chez le pasteur de Philippe.

Après un kilomètre environ, j’entendis la voix de l’esprit guide me dire : 

« Tu vas où ? Ne comprends-tu donc pas que je suis en toi ? Nous sommes mariés et Dieu le sait. Ce n’est pas la peine d’importuner le pasteur. Ce que Dieu a uni, l’homme ne peut séparer. »

Le découragement me saisit suite à ces remarques.

De retour à la maison, je trouvai le salon dans un ordre impeccable. L’esprit n’était plus là ; du moins en apparence. J’avais faim et il devait déjà approcher les vingt-et-deux heures. Sur la table de la cuisine, je trouvai une liste de mantras que je pouvais réciter afin de rencontrer Jésus. Il m’était interdit, selon la note, de lire les Ecritures.

Je me fis un sandwich au beurre végétal avec une omelette aux sardines. Je voulus bien manger de la viande. Combien de temps déjà que je n’en avais point mangée ?

Le lendemain matin à cinq heures, j’entrepris de faire une méditation transcendantale. Une fois installé, l’esprit guide vint me rappeler les mantras ; d’autres avertissements me furent annoncés : « Tu dois me rester fidèle, tu dois faire les choses comme je te les demande et tu dois invoquer Jésus après le récit scrupuleux des mantras. Malheur à toi s’il te prend de lire encore ce livre. Ton cœur pourrait connaître quelques difficultés à battre…, tu comprends ce que je veux dire ! La folie. Ha ! ha ! ha ! ha ! Hmmmm ! L’impuissance sexuelle et je verrai bien comment tu t’en serviras avec les femmes. Ha ! ha ! ha ! ha ! Tu te crois plus sage ! Testicules, inutiles. Ha ! ha ! ha ! ha ! Tu m’appartiens et tu exécutes. A ce niveau, la méditation transcendantale me dégouta et j’arrêtai.

Du moment que Jésus était le Grand-Maître, je voulus chercher son secours. Pendant ma lecture des Actes des apôtres du jour précédent, je m’étais rendu compte de l’obstination de l’apôtre Paul à rencontrer César et telle détermination l’avait soustrait à bien de pièges. Même si les gouverneurs romains pouvaient le juger et décider de son sort, il resta inflexible dans son désir de comparaître devant l’empereur César. Dans mon cas, tout obstacle devenait une motivation supplémentaire pour rechercher la tutelle du Christ.

Je savais à présent que ma vie était moins chère aux yeux de mon esprit guide. Je récitai encore ses mantras cependant, espérant rencontrer à nouveau Jésus qui m’avait si bien orienté vers Sa Parole. Du moment que Ses conseils m’avaient ouvert les yeux dans bien de points, je devais à nouveau le rechercher. 

Je récitai machinalement les mantras d’introduction et rien n’y fit. Je m’efforçai de bien me concentrer, rien n’y fit. J’optai de dormir, espérant qu’il ferait comme la dernière fois, espérant qu’il viendrait à moi dans le rêve, rien n’y fit.

Afin de me mettre dans des conditions spirituelles idoines, je décidai de passer la journée entière à genoux. Le soir, je recommençai plusieurs fois la procédure, rien n’y fit. Jésus ne vint pas. Le lendemain samedi, je décidai deux jours de jeûne, espérant qu’il verrait mon abnégation. Je l’invoquai le dimanche en fin d’après midi, rien n’y fit.

Déçu et abattu, je me retrouvai donc à la soirée des initiations et dus jouer le lien automatique entre les candidats et le gourou qui patiemment faisait ce qu’il avait prévu faire. Mon cœur était brisé. Je savais le faux en cours, mais je n’avais aucun moyen pour stopper les viols spirituels qui avaient lieu sous mes yeux, avec ma participation en plus. Choqué et consterné, je répondis sèchement à Monsieur Bita qui m’avait observé de bout en bout. 

― Tonton Sammy, tu n’es pas avec nous et tu doutes depuis le dimanche passé, dit-il. Je t’ai observé depuis l’incident avec Philippe, tu forces les choses. Si tu croix que Jésus-Christ est ton chemin, suis donc les pas de Philippe. Tu sais, la spiritualité sans conviction est viol de l’âme.

― Et tous ces moutons qui vont à la boucherie, ça ne me regarde pas n’est-ce pas ? répondis-je.

Ebranlé par ma réponse, Monsieur Bita ajouta :

― Ah ! Tu n’y peux rien. Tu n’es pas le Sauveur et puis, nous tous savons bien que Jésus est plus grand que Bouddha, chacun sait ce qu’il cherche dans la vie.

― Mon frère, si seulement tu connaissais le sens de ce qui vient de se passer ! remarquai-je.

Je sollicitai l’assistance de Monsieur Bita dans l’accompagnement du gourou vers le centre de l’Association pour la Paix. Il accepta de bonne foi et c’est avec sa voiture que nous y allâmes.

Dans la voiture, Monsieur Bita demanda au gourou.

― Dites-nous maître, que s’est-il passé le dimanche dernier avec Philippe ?

Maître Maheshi sembla ne pas reconnaître Philippe. Je dus préciser :

― Philippe, c’est le dernier sur qui vous avez posé votre doigt au front…

― Ah ! En fait, euhh… il y a des esprits supérieurs, vous savez, chacun a son chemin…

Monsieur Bita et moi nous regardâmes, sans mot dire. Monsieur Bita voulut aller plus loin :

― Dites-nous, entre Bouddha et Jésus-Christ, qui est plus grand ?

Visiblement embarrassé, il répondit cependant avec enthousiasme.

― Vous savez, Jésus-Christ a atteint la perfection et Il est un exemple parfait d’homme accompli.

― Oui mais la doctrine de Jésus-Christ est disponible partout et même un enfant peut la lire et la comprendre ; alors que la vôtre est bizarre et toujours secrète, expliquai-je. Regardez, les missionnaires chrétiens viennent, prêchent et s’en vont et après eux les convertis sont capables de continuer leurs œuvres en s’appuyant sur le Saint-Esprit qui est un. Alors que vos esprits guides sont illimités en nombre et nous restons dépendants de vous !

A ces mots, le gourou revint à ses paroles : 

― Vous savez, chacun a son chemin.

― Oui mais tous les chemins ne mènent pas à Dieu ! intervins-je. J’ai lu aujourd’hui que Jésus seul est le chemin qui conduit à la vie éternelle et j’ai vu beaucoup de contradictions dans la doctrine du yoga ; par exemple le libertinage sexuel qui est sculpté dans les murs des temples bouddhiques : on y voit la zoophilie, l’homosexualité, la pédophilie. Exactement les mêmes perversions qu’on rencontre dans les anciennes religions Aztèques et Egyptiennes ! Le chemin de Jésus est plus classe ! achevai-je admiratif. (Ici le mot classe a le sens de ‘élevé en beauté’)

― Comme je vous l’ai dit, chacun a son chemin ; reprit le gourou Maheshi.

La conversation était déséquilibrée et il était difficile de discuter avec le gourou. Nous gardâmes le silence jusqu’au centre où nous fîmes nos adieux avec simplicité.

Je me séparai de Monsieur Bita devant ma maison.

La nuit était avancée et je devais continuer mes recherches. Je préparai rapidement un riz aux légumes. Après la toilette et le repas, je voulus essayer une nouvelle fois l’invocation de Jésus. Après l’échange avec le maître Maheshi, ma conviction était encore plus grande que Jésus serait le seul à m’éclairer.

Je m’installai, récitai copieusement les mantras prescrits par l’esprit guide. Après deux heures d’essai, rien ne se produisit. Il était bientôt vingt-et-trois heures et j’appelai Philippe. Je voulus qu’il m’indiquât quelque prière pour toucher le cœur de Jésus. « Parle à Lui, là où tu es, simplement. Jésus-Christ est omniprésent et tu n’as pas besoin de protocole, » répondit-il. Je trouvai ses conseils trop simplistes et préférai la méthode de mon guide. Je repris les mantras et invoquai encore Jésus.

Ma méditation tourna à l’érotique, le même Jésus de la première fois était là, m’invitant à des actes sexuels osés. Il avait la même voix que la dernière fois, mais me parlait cette fois d’amour passionnel. Il était mon époux, mon chef, et il réclamait tout mon être maintenant. Il m’informa que le mariage qui m’attendait en Inde le mois suivant était avec lui.

J’ouvris les yeux, dégoûté une seconde fois par la méditation. La confusion était en moi. Si Jésus fait les mêmes choses que l’esprit guide, où aller ?

J’entrepris de lire la Bible. Peu m’importait désormais que l’esprit guide m’eût interdit quoi que ce soit. Au fait, s’il me conseillait Jésus, il devait logiquement me conseiller sa Parole aussi. Quelque chose de louche était dissimulée dans tout son nouveau scénario. Avait-il vraiment la volonté de m’aider vers le Christ ? Philippe venait de me conseiller d’invoquer Jésus simplement, mon guide me faisait réciter des mantras. Et la réponse du gourou sur l’incident avec Philippe avait été temporisée par « il y a des esprits supérieurs » ; ce qui suppose que Philippe aurait un esprit supérieur !

Par ailleurs, l’esprit guide se vantait désormais que le gourou Maheshi était son fils ; et Jésus de se présenter à moi comme mon futur conjoint. Or si l’Eglise est l’épouse de Christ, selon ce que j’ai lu le week-end, elle a l’obligation de vivre dans la sainteté car j’ai lu : « Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les homosexuels, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu. Et c'est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ, et par l'Esprit de notre Dieu. Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile ; tout m'est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments ; et Dieu détruira l'un comme les autres. Mais le corps n'est pas pour l'impudicité. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. » (1Corinthiens 6.9-13)

Je repris donc la Bible, dans un élan de révolte. C’est alors que des coups se mirent à pleuvoir sur mon dos. La rage et la colère de l’esprit guide étaient terribles. Il apparut dans toute sa laideur ; me visant avec tout objet que ses mains rencontraient. Me souvenant de la prière de cet homme qui vint me porter secours le jeudi d’avant, je dis : « Je te lie au nom de Jésus. » A ces mots, sa colère redoubla. 

― C’est moi qui ai fait de toi ce que tu es et tu te retournes contre moi ? C’est grâce à mes élèves que tu manges, que tu habites une maison confortable, je vais te faire baver.

J’étais déterminé cette fois à me libérer de cet esprit. Je répliquai :

― Tu n’es qu’un menteur. Tous ceux qui ont été initié ce soir sont naïfs et pensent trouver du bonheur avec vous et vous êtes des méchants, des violents, voilà votre vrai visage !

A peine prononçai-je ces remarques que l’esprit reprit une forme humaine, homme élégant et soigné, visage qu’il avait régulièrement. Il se remit à faire le gentil. Après un temps de réflexion, il annonça :

― Tu sais, je te laisse aimer Jésus comme tu veux. Nous n’attendrons plus le mois prochain pour ton initiation, prépares-toi pour voyager avec Maheshi. Son départ est prévu pour le mardi.

Je n’avais plus peur de lui et osai :

― Regarde toi-même ce qu’un dieu vient de faire dans mon salon ; et tu prétends m’apprendre la maîtrise de soi ! Au nom de Jésus, je n’irai nulle part. La Bible dit que Jésus n’aime pas l’impudicité et c’est ce que vous aimez le plus. Le Dieu des chrétiens les aiment mieux que vous n’aimez les vôtres. En fait, vous êtes des escrocs, des faux christs comme dit le Jésus de la Bible.

Il voulut se métamorphoser encore mais se ressaisit : 

― Tu… tu… 

Il poussa un cri bizarre et s’en alla.

J’étais toujours décidé. Laissant le désordre du salon, je m’engageai vers la chambre. Le Jésus de Philippe allait m’aider. « Si ce dieu se fâche tant contre le Dieu de Philippe, c’est que ce Dieu là doit être imposant ; c’est certainement celui qui a fait rater l’incorporation de l’esprit guide en Philippe, » estimai-je. Il n’y eut pas d’autre incident pendant la nuit.

Pendant toute la journée du Lundi, je fus torturé par l’idée de voyage qui maintenant était imposé. J’étais prêt à résister à cet esprit coûte que coûte. En début de soirée, je voulus prier. Je m’assis dans la position tailleur habituelle. Je m’engageai à invoquer le Dieu omniprésent de Philippe.

Dès que fermai les yeux, les scènes érotiques défilèrent sous mes yeux ; c’était des couples hétéros, homos, des démons faisant l’amour, gémissant de plaisir sensuel, grognant en extase. Le défilé de tous les rêves érotiques avec l’esprit guide et avec son correspondant féminin défilèrent sous mes yeux. Tous mes efforts mentaux pour contourner les scènes furent vains et j’entrepris d’ouvrir les yeux. 

Les yeux ouverts, les scènes continuèrent, certaines plus osées que d’autres. Je bouchai mes oreilles en vain. Les gémissements érotiques étaient incessants et violaient mes sens. Je voulus appeler Jésus au secours quand je vis mon langot (Bande de tissu, assez longue que les Hindous attachent en guise de sous-vêtement ou de cache sexe.) se détacher tout seul, et mon membre subir des caresses invisibles. A bout de force, je voulus m’abandonner à la partie quand j’entendis la sonnerie de ma porte. Il était à peine dix-neuf heures. Suite à la sonnerie, les visions s’évanouirent. J’enfilai le peignoir et m’efforçai de me ressaisir de la pression émotive.

Quand j’ouvris la porte, c’est avec grand soulagement que je trouvai Philippe là. Il était venu s’enquérir de mes nouvelles. Après les salutations, nous nous installâmes sur la véranda. Il m’expliqua :

― Après t’avoir offert la brochure le lundi dernier, j’ai rencontré un monsieur qui m’a menacé en chemin, me disant de m’occuper de mes oignons. La même nuit, j’ai fait un cauchemar où une femme au visage hindou me dit que tu lui appartenais et que je perdais mon temps à t’expliquer quoi que ce soit. 

Alors que je cherchais à le comprendre, il reprit :

― Pendant tout ce temps, je n’ai pas cessé de prier afin que Dieu t’accorde de comprendre la vérité. A ce que je vois, tu vas mal. Ton aspect est pitoyable et tu as fortement maigri depuis notre dernière séparation.

J’avais honte. Que pouvais-je lui dire des rêves érotiques, des visualisations de Jésus et des bastonnades de l’esprit guide. Y avait-il un meilleur yoga ? Le mien en tout cas avait tourné au vinaigre et si le revers était si douloureux, qu’y avait-il à découvrir du Tantra ? Celui-ci était la prochaine étape après l’Inde et nous étions à la veille du voyage.

Je résolus de tout raconter à Philippe qui préféra que je le fisse en présence de son pasteur. « Il pourrait avoir des conseils plus pertinents, » défendit-il.

Le pasteur nous rejoignit une heure plus tard. Après mon récit, il prit la parole :

― Tu viens d’apprendre une grande leçon sur le monde spirituel. Sache que le Dieu de la Bible n’est pas rencontré par les mantras ; Jésus appelle les mantras « répétitions vaines » et ses sujets sont invités à demander directement ce qu’ils attendent de Lui. Le végétarisme, la pénitence sur soi ne sont que des prières païennes. Quand tu L’invoques, fais-le simplement, sans protocole, puisqu’Il connaît le fond de ton cœur et tu ne peux rien dissimuler devant sa face. 

A ce niveau, je l’interrogeai sur le Jésus vu en rêve et revu pendant la méditation. Il me répondit :

― Tu sais, le « faux Christ » n’a que faire de la confession des péchés ; alors que Jésus-Christ, le Sauveur du monde est mort pour nos péchés et les pardonne chaque fois que nous lui demandons pardon. Par ailleurs, Jésus le Fils de Dieu ne te causera au grand jamais une confusion mentale car Il est le Prince de la paix. Bien plus, c’est Lui qui te donnera la « maîtrise de soi » qui semble te tenir à cœur. Il donne gratuitement le Saint-Esprit à tous ceux qui le Lui demandent. Considère le déchainement dont tu as été victime de celui qui prétendait te guider vers la perfection !

― Mais que faire ? demandai-je. Je n’arrive même plus à fermer les yeux. C’est votre présence qui m’a sauvé car les hallucinations avaient pris d’assaut mon esprit ; et mon guide m’avait promis entre autres la folie en cas de désobéissance.

Le pasteur reprit :

― Repens-toi de ton ignorance et de l’alliance que tu as signée avec l’esprit lors de ta fameuse initiation. Nous ne devons servir aucun autre dieu. L’Eternel seul nous a créés et lui seul exige de nous service et fidélité.

Alors que le pasteur tenait ses propos, je vis l’esprit guide à genoux, à mes pieds, me suppliant de ne pas écouter le pasteur. Il me promettait de me laisser lire la Bible, de me laisser aller à l’église et me promettait de ne plus jamais s’énerver.

― Et les hallucinations ? demandai-je, oubliant la présence de Philippe et du pasteur.

A ma question, l’esprit mit le doigt sur la bouche, m’invitant de faire semblant de ne pas voir sa présence.

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Ma résolution était prise et je priai :

« Seigneur Jésus, je te prie de pardonner mes égarements et mes tâtonnements spirituels. Je confesse que j’ai cherché le bien-être loin de toi. 

« Je te prie de pardonner ma résistance car, alors que la brochure de Philippe est claire sur le juste chemin,  j’ai pris trop de temps pour tourner la page et cette semaine a été infernale pour moi. N’eut été ta grâce, cet esprit m’aurait tué. Je te supplie de pardonner mon péché d’idolâtrie et de purifier mon âme par ton sang, car j’ai vu dans ta Parole que ton sang purifie l’âme de l’homme. »

J’ouvris les yeux, l’esprit guide n’était nulle part et je réalisai en moi un changement radical. Je me sentais propre de l’intérieur.

A l’instant de leur départ, le pasteur blagua :

― J’espère que tu n’oses plus aller te prosterner devant une statue et faire d’elle ton dieu !

― Ne vous inquiétez pas pasteur, répondis-je, je sais maintenant pourquoi l’esprit guide me défiait à chaque fois. Maintenant que je me suis repenti, je sais qu’au nom de Jésus il fuira.

Ils applaudirent joyeusement et Philippe ajouta :

― Que le Jésus de la Parole de Dieu soit ton guide !

― Amen ! répondis-je, émerveillé.

Une fois mes secouristes partis, je me mis au ménage. Le désordre de l’esprit guide était encore là et je voulus nettoyer avant le matin. Des objets devaient disparaître. Les statuettes bouddhiques ainsi que les médailles, les langots, les bagues et les trophées avaient besoin d’atterrir au feu. Alors que je versais le pétrole sur le bouddha, je revis l’esprit guide qui me promettait des richesses, du bonheur et tout ce que je lui demanderais, trop tard.

Le lendemain mardi, j’informai tous les membres du club et remboursai ceux qui devaient l’être. Suite à mon témoignage, certains optèrent de faire leur propre enquête spirituelle, d’autres décidèrent qu’ils chercheraient un autre club. Beaucoup de ceux qui étaient là ce mardi-là sont certainement présents ce soir ; ils peuvent nous dire ce qu’ont donné leurs enquêtes.

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Tonton Sammy me fit signe de la fin de son récit.

(C’est Philippe qui parle.)

― Voilà les évènements qui se sont succédé durant les deux dernières semaines du mois passé. Si vous pensez vraiment que Gourou Maheshi est venu vous bénir, libre à vous ; si vous pensez avoir un avenir spirituel béni par vos exercices spirituels, libre à vous. Tonton Sammy en convoquant cette réunion voulait vous mettre en alerte sur les inconnus qui vous attendent avec vos guides spirituels inconnus. 

« Il y a au moins une grande documentation sur Jésus-Christ et sur le Saint-Esprit qui habite les chrétiens. Que savez-vous du nouveau nom que Maheshi vous a donné ? Que savez-vous de la direction que l’esprit guide dont vous portez maintenant le nom vous fera suivre ?

A ces mots, Monsieur Bita se fit amer à l’endroit de Tonton Sammy.

― Vous auriez dû empêcher la séance du second dimanche puisque vous saviez déjà que quelque chose de louche se passait. Vous étiez deux dehors quand l’incident a eut lieu ; surtout que vous attestez que Philippe vous a éclairés par une certaine brochure.

A son reproche, le brouhaha se créa dans la salle. On avait de la peine à saisir ce qui se disait de parts et d’autres et le prof du club de Tantra dut intervenir.

― Et d’après vous ! Quand on vous déshabille et vous demande de prier Dieu en langot, vous pensez à quoi ? Quand on vous dit que le chakra racine se trouve à l’anus, et le deuxième aux organes génitaux, vous croyez à quoi ? Quand on vous dit que ces deux chakras sont des points de départ du développement spirituel, vous pensez à quoi ? Aux esprits des saints qui sont dans le Paradis ? Ne fatiguez pas les gens. Vous saviez bien depuis le début de quoi il serait question. Cessez de jouer les victimes !

Le silence se fit. Tous semblèrent vaincus et nul ne dit encore mot. Un à un, la salle se vida. Personne ne dit « au revoir » à personne. Tonton Sammy et moi nous retrouvâmes seuls à remettre de l’ordre. 

L’avenir de l’Association pour la Paix et des clubs fédérés était désormais incertain.

Fin de l'histoire

Remarques finales

Inspirée d’une histoire vraie, le texte reste une création littéraire fondée sur la vérité. Toute l’intention de l’histoire vise à sensibiliser le lecteur sur ses choix spirituels. A moins de faire chemin avec Jésus-Christ par l’Esprit-Saint, faire chemin avec un esprit inconnu est un risque suicidaire. 

Avec Jésus-Christ, le disciple a la promesse de la vie éternelle dans la présence du Christ. Avec les esprits guides, le disciple a la promesse d’être fondu en dieu ; à se demander si ces esprits ont autre mission que de voler l’esprit du dévot ! 

Alors que Jésus-Christ offre la vie en abondance, l’Orient dévore la vie avec plein consentement du sujet. L’Esprit de Jésus donne une vie glorieuse suivant la saine doctrine de la Bible, l’esprit guide parasite la vie suivant les principes savamment cryptés. Qui choisissez-vous ?

 

Embrouilles des dieux amoureux est une nouvelle littéraire éditée par Tâ-Shalom éditions, Les livres de la liberté.

Ce livre existe en format mobi, epub, pdf et autres dans la langue française.

Il est disponible en anglais dans les formats mobi, epub, pdf et autres sous le titre : Why I Left Yoga: Uncle Sammy Testifies of the Truth behind Yoga.

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Références et copyrights

Nouvelle littéraire chrétienne

Collection : Foi et traditions

Copyrights 2016 Tâ-Shalom éditions, Les livres de la liberté

Distribution par Tâ-Shalom éditions

ISBN de cette nouvelle imprimée: 9781520622163

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Ce livre numérique est disponible en français et en anglais

Titre de la version anglaise : Why I Left Yoga

Illustrations: Méli Métino Cédric Gaël, Monthe Paul

Publication : Tâ-Shalom éditions

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Embrouilles des dieux amoureux

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Code de cette édition : 0004-TSE-ABD-I-FR-02

Mises à jour: 03/05/2018

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